
Le nouveau Programme National Nutrition Santé (PNNS) a été lancé officiellement en septembre 2019. Son ambition est d'améliorer la santé de tous en encourageant une alimentation saine et une pratique régulière de l'activité physique. C'est la 4e édition de ce vaste plan de santé publique depuis sa création en 2001.
Surtout connu pour ses recommandations alimentaires (les fameux 5 fruits et légumes par jour), il englobe tous les facteurs susceptibles d'influencer le contenu de nos assiettes et nos pratiques en matière d'activité physique : nos comportements individuels, les logiques économiques et industrielles, nos habitudes culturelles, etc.
Pour mieux comprendre ce programme et ses ambitions, voici les 5 mesures phares qui vont s'étaler jusqu'à la fin du programme en 2023.
Première mesure à entrer en vigueur : la mise à jour des recommandations nutritionnelles officielles. Fini les indications chiffrées comme "5 fruits et légume par jour", on s'oriente vers une information plus simple autour de trois grandes catégories :
Ces grands repères seront développés et expliqués d'ici la fin de l'année sur le site mangerbouger.fr. Ils seront également intégrés à la Fabrique à Menus, l'outil qui permet de proposer des recettes adaptées et équilibrées pour toute la famille au long de la semaine.
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Le PNNS prévoit d'approfondir les recherches concernant les effets sur la santé des aliments ultra-transformés. Il s'agit des préparations industrielles subissant de nombreuses transformations techniques ou chimiques pour être conservées plus longtemps, moins chères, attractives et faciles à utiliser.
Fast foods et malbouffe sont les premiers concernés, mais pas seulement ! Ces aliments se retrouvent également dans les repas rapides, snacks, desserts, etc. Ils représentent la majorité des produits disponibles en supermarchés. Parce qu'ils sont suspectés de contribuer à l'épidémie de maladies chroniques (diabète, obésité, cancers), l'un des objectifs du programme est de diminuer leur consommation.
Mais plus généralement, le PNNS 4 prévoit d'inciter les producteurs à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs formules :
En l'absence d'engagement volontaire des acteurs économiques en 2020, le ministère de la Santé envisage des les y contraindre par la réglementation.
Pour nous permettre de mieux évaluer l'impact de ces produits sur notre santé, le ministère de la Santé veut rendre le Nutri-Score obligatoire au niveau européen. Cet étiquetage qui attribue aux denrées alimentaires une note de A (bon) à E (mauvais) est aujourd'hui affiché sur la base du volontariat.
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Partout dans le monde, on reconnaît que la publicité pour des snacks, des boissons sucrées ou des produits non recommandés favorise l'épidémie d'obésité qui touche les enfants.
À La Réunion, un quart des enfants est en surpoids, et un peu moins d'un élève de 6e sur 10 est concerné par l'obésité.
En s'appuyant sur une réglementation européenne sur l'audiovisuel qui doit entrer en vigueur en France en 2020, l'exposition des plus jeunes à ces publicités sera limitée. En particulier, il s'agira de déjouer les pièges du marketing qui vante les qualités nutritionnelles de ces produits en omettant de mentionner leurs effets néfastes.
Pour donner des clés aux enfants et leur permettre de mieux prendre soin d'eux, l'éducation à l'alimentation sera étendue de la maternelle au lycée, et des outils pédagogiques seront fournis aux enseignants.
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On parle d'activité physique adaptée (APA) lorsqu'une activité physique est proposée en tenant compte des particularités et des capacités d'une personne : son âge ou sa maladie, par exemple. L'idée est de tirer parti des bienfaits de l'activité physique par une pratique douce et sans risque.
Déjà employée dans le traitement de certaines maladies comme le diabète, l'APA est également intéressante en prévention. Selon l'OMS, près d'un cas de diabète sur 3 serait du à la sédentarité, c'est-à-dire l'absence d'activité physique. Développer l'accès à ces activités est l'un des grands axes du PNNS 4, qui propose de créer des "maisons sport-santé" partout en France.
Depuis plusieurs années, l'APA fait partie des traitements recommandés pour des maladies chroniques comme le diabète, les maladies du cœur et des artères et l'obésité, ou après certains cancers pour limiter le risque de récidive.
Dans certains cas, il est possible de pratiquer une APA sur prescription de son médecin. C'est notamment le cas pour les personnes admises en Affection Longue Durée.
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La dénutrition est le résultat d'une alimentation insuffisante, ou dont les apports en énergie, en vitamines ou en minéraux sont trop faibles. Résultat : on est plus vulnérable aux maladies, on guérit moins bien, et si cet état se prolonge, de nombreux risques pèsent sur notre santé.
À La Réunion, le risque de dénutrition concerne un quart de nos gramouns, et ce risque méconnu concerne près de 2 millions de Français. Des actions de sensibilisation, d'information et de dépistage seront conduites dans le cadre d'une Semaine de la dénutrition, qui sera créée en 2020.
SOURCE :
Programme National Nutrition Santé, 2019 - 2023 — Ministère des Solidarités et de la Santé
Article publié le 14/10/19