Le Dr Manaquin, infectiologue, répond aux questions les plus posées sur la sexualité.

Peut-on mourir d’orgasme ?

Alors, non ! On ne peut pas mourir d’orgasme. Je pense que cette question provient de la notion de petite mort qui est cette intense sensation de lâcher prise. Cependant comme tout effort physique important il peut y avoir des troubles cardiaques mais cela reste rare.

Quelles sont les principales IST ?

Les infections sexuellement transmissibles appelées communément IST, il faut évoquer les chlamydias qui touchent principalement la femme jeune, une infection très fréquente. Une des problématiques notamment avec chlamydia c’est son côté asymptômatique, donc l’absence de notion d’être infectés et qui doit nous entrainer à faire un dépistage qui est recommandé chez les femmes.

Il faut aussi évoquer le gonocoque qui lui va plutôt toucher l’homme sous forme d’urétrite et qui peut aussi être asymptômatique.

On note à La Réunion une progression du nombre de cas de syphilis qui est en recrudescence, qui se stabilise un petit peu en métropole et qui continue d’augmenter à La Réunion.

On ne peut pas parler des infections sexuellement transmissibles sans évoquer le VIH qui donne la maladie qui s’appelle le SIDA et qui est toujours présente à La Réunion avec des nouveaux cas chaque année.

Il faut aussi parler du papillomavirus ce virus qui donne le cancer du col de l’utérus chez la femme avec des conséquences souvent dramatiques et pour lequel nous avons une vaccination efficace.

Y a-t-il des particularités à La Réunion ?

Notons les particularités réunionnaises. L’atteinte plus importante par rapport à la métropole des femmes et l’âge jeune des patients atteints. C’est les deux grandes tendances un petit peu particulières réunionnaises.

Les IST peuvent elles rendre stérile ?

Oui, hélas ! Les IST ont cette particularité et notamment Chlamydia Trachomatis, principalement chez la femme, donc les chlamydioses, d’avoir une atteinte sur l’appareil génital pouvant atteindre la fonction reproductrice. Donc effectivement les IST peuvent rendre stérile.

Qu’est-ce que l’herpès génital ?

L’herpès génital se manifeste principalement par une petite ulcération, une rougeur, une sensation désagréable au niveau génital. C’est en lien avec un virus qui entraine donc ces infections avec potentiellement des récidives et qui peuvent être très invalidants pour une sexualité épanouie. Ça peut atteindre l’homme comme la femme.

Quelles sont les différences avec l’herpès labial ?

La différence entre l’herpès génital et l’herpès labial, c’est une différence de virus. L’herpès labial, lui, se manifeste avec ce que l’on appelle classiquement le bouton de fièvre. Il est potentiellement récidivant notamment lors d’un stress, qui est assez connu, très fréquent également et qui n’est pas dû au même type de virus puisqu’il s’agit plutôt du virus herpétique de type 1 alors que l’herpès génital est principalement dû à un herpès de type 2. L’herpès labial de type 1 peut avoir une atteinte au niveau génital et inversement l’herpès de type 2, principalement au niveau génital, peut s’exprimer également au niveau labial même si cela est très rare.

La syphilis existe-t-elle encore ?

Oui, hélas ! La syphilis est en recrudescence importante et assez dangereuse pour les femmes enceintes. A tel point que pour celles-ci nous recommandons une deuxième sérologie. La première ayant lieu en début de grossesse, nous recommandons une deuxième sérologie à six mois de grossesse devant l’importance du risque de syphilis congénitale.

Partager :

Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.