
6 questions pratiques pour faire le point sur les nouveaux vaccins obligatoires, les enfants concernés, l'âge de vaccination, les conséquences en cas de refus, et les raisons du changement de la loi.
Depuis début 2018, une nouvelle loi a modifié le calendrier des vaccinations obligatoires en France. Ce ne sont plus 3 mais 11 vaccins qui sont aujourd'hui obligatoires.
Vidéo : Quels sont les vaccins obligatoires ? | Des mots, des maux !
Avant le 1er janvier 2018, seuls les vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la polio étaient obligatoires (DTP).
Mais les huit autres vaccins ne sont pas nouveaux pour autant. Ils étaient déjà recommandés, et dans les faits, une majorité d'enfants en bénéficiaient déjà.
Cette couverture vaccinale n'était pas suffisante pour assurer une protection totale contre les maladies concernées. À La Réunion, selon les autorités sanitaires, de nouveaux cas sont signalés chaque année. En France, plus de 23 000 cas de rougeole ont par exemple été déclarés entre 2008 et 2014.
Devant la résurgence de certaines maladies, pour augmenter la couverture vaccinale et protéger tous les enfants, il a donc été décidé de rendre ces vaccins obligatoires.
S'il n'est pas vacciné, votre enfant court avant tout le risque de contracter une maladie infectieuse potentiellement grave. Grâce à la protection vaccinale collective, la plupart de ces maladies sont devenues rares (c'est l'un des intérêts qu'il y a à vacciner) . Mais elles n'ont pas totalement disparu : chaque année à La Réunion, de nouveaux cas sont signalés.
La vaccination est exigée pour l'entrée en collectivité. En l'absence de justificatif attestant qu'il est à jour de ses vaccins, un enfant ne pourra pas être inscrit à l'école, en crèche, en centre de loisir, chez une assistante maternelle, ou dans toute autre structure d'accueil collective.
La sanction spécifique au refus de faire vacciner son enfant a été supprimée. Subsiste par contre l’infraction générale prévue par le code pénal relative aux atteintes aux intérêts de l’enfant. C'est l'article 227-17 du code pénal, qui punit de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende « le fait, par le père ou la mère, de se soustraire, sans motif légitime, à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant mineur ».
La plupart des vaccinations du calendrier vaccinal sont recommandées tôt après la naissance pour plusieurs raisons.
L’allaitement est précieux pour le bébé mais ne suffit pas pour le protéger. Dans l’utérus, le fœtus bénéficie des anticorps de sa mère. L’allaitement maternel protège le nourrisson contre de nombreuses infections parce que le lait contient des protéines qui stimulent son système immunitaire. Mais cette immunité transmise par la mère est incomplète : elle ne le protège pas suffisamment longtemps et pas contre de nombreuses maladies infectieuses.
Lorsqu’il grandira, l’enfant consolidera son propre système immunitaire au contact des différents microbes qu’il rencontrera. Mais en attendant, il faut que l’immunité du nourrisson et de l’enfant en bas âge soit renforcée par la vaccination pour une protection efficace dès les premières semaines de la vie.
Vidéo : Pourquoi faire vacciner ses enfants ? — Des maux ? Des mots !
Cliquez sur un personnage pour donner votre avis
Sources
La Rougeole — Institut de Veille Sanitaire
Vaccination des enfants de 0 à 13 ans — Vaccination Info Service
Développement du système immunitaire à la naissance — ASSIM, Association des Collèges des Enseignants d'Immunologie des Universités Francophones
Que dit la science à propos des 11 vaccins obligatoires en France à partir de 2018 ? — INSERM
Cet article a été réalisé avec des professionnels de santé de La Réunion
18 mois
Écart de longévité entre les Réunionnais et les Français.