Une semaine de Grand Raid, c’est d’abord l’occasion pour chaque Réunionnais de constater qu’il a au moins un (grand) fou dans son entourage. On s’est demandé si tout le monde en était capable, car au fond, on a tous un peu envie d’être le fou des autres non ? Préparation physique, force mentale, motivations, alimentation : le point sur les éléments essentiels à mettre en place pour mieux s’y préparer !

164 km de course pour 10 000 m de dénivelé positif, entre 24 et 60 heures d’effort… On ne vous cache pas qu’il faut de l’endurance pour boucler le Grand Raid !

Mais d’abord, pourquoi est-ce que j’aurais envie de faire le Grand Raid ?

Il y a autant de raisons de faire le Grand Raid que de traileurs ! Défi personnel ou collectif, en famille ou entre amis, exploit ou performance sportive, pour une cause médicale, pour une personne, pour la fierté de dire « j’ai survécu »… tous les fous sont animés par un objectif personnel qui leur permet de se dépasser.

  • Défi personnel :  l’amour du challenge, le dépassement de soi, la fierté de dire “j’ai survécu !” sont autant de raisons valables pour vous lancer !
  • La performance : pour faire mieux que l’année dernière, pour battre le record de son voisin ou viser le podium…la recherche de la performance anime plus d’un fou sur la course !
  • Une cause médicale qui vous tient à cœur : quand vous n’en pourrez plus de la nuit, du froid, des kilomètres qui vous séparent de la ligne d’arrivée, penser à cette noble cause vous donnera certainement des ailes !
  • L’aventure humaine : la solidarité entre les concurrents, l’ambiance au point de ravitaillement, la fierté qui se lit dans les yeux de tous, la souffrance aussi….Le Grand Raid c’est une aventure humaine dont vous ne sortirez pas indemne !

Physiquement, comment savoir si je suis vraiment apte à participer ?

En théorie tout le monde peut le faire !

Bien sûr boucler le Grand Raid relève de l’exploit, au regard de la distance parcourue et de la longueur de l’effort demandé. Malgré tout, l’intensité de l’effort est à portée de tous, à condition de le vouloir bien sûr !

On marche dans les montées, on court dans les descentes, on trottine sur le plat tout en puisant dans ses réserves de graisses, qui sont infinies, même pour les profils les plus secs ! Lors de l’épreuve « le corps lipolyse, c’est-à-dire brûle du gras. Sur cette phase de basse intensité, on peut tenir longtemps.» (Dr. Jean-Charles Vauthier, traileur et médecin, Le Monde, aout 2018).

On peut s’arrêter pour manger, pour récupérer, pour admirer le paysage…voire même pour dormir quelques minutes puis on repart… Contrairement aux marathoniens, les ultra-traileurs n’ont pas d’objectif de temps (sauf les professionnels) ; leur objectif est d’abord de franchir la ligne d’arrivée tôt ou tard.

Quelle préparation mettre en place pour espérer finir le grand raid ?

Il n’y a pas de hasard possible dans le trail, oubliez la chance et l’improvisation, misez sur la préparation ! Une bonne préparation c’est quoi ?

  • Plusieurs heures d’entraînement par semaine pendant au moins un an.
  • Une préparation mentale pour se préparer aux difficultés que l’on va endurer pendant des dizaines d’heures. Objectif :  anticiper et contourner les difficultés liées au manque de sommeil, aux nausées, aux douleurs dans les jambes, au ras le bol…
  • Apprendre à connaître ses limites. Les capacités de l’organisme ne sont pas extensibles, si on force on court le risque d’enchaîner les blessures. Ce seuil de dépassement est propre à chaque coureur et dépend du niveau de pratique, de l’entraînement, des antécédents sportifs et médicaux, de l’âge, de l’alimentation, etc.
  • Garder en tête que même avec la meilleure préparation possible, le Grand Raid est une activité de haute montagne, avec des dangers et des risques. Entorse, mauvaise chute, fracture, déshydratation, insolation, voire dans les cas extrêmes, insuffisance rénale aigue ou hyperthermie… on ne se lance pas dans la course sans s’y être préparé !
  • Ne pas négliger son alimentation les jours précédant le départ, sans pour autant bouleverser ses habitudes alimentaires ! On peut souvent lire sur des sites ou dans des revues spécialisés beaucoup de conseils nutritionnels d’avant-course ; mais veillez à ne pas changer radicalement votre régime ! Vous risquez de dérégler votre appareil digestif et de mal commencer votre course. Quelques règles à respecter néanmoins :
    • Éliminer les aliments néfastes pour le tube digestif  tels que les crudités, le lait, épices, et de manière générale, les aliments qui ont tendance à perturber votre digestion ;
    • S’hydrater au maximum : au moins 2 litres d’eau par jour ;
    • Reconstituer à bloc ses réserves en glycogène : autrement dit, veillez à consommer des glucides complexes tels que du pain (blanc ou complet), des céréales (quinoa, riz, sarrasin…), des féculents tels que des patates douces, du manioc, pomme de terre etc.

Un seul mot d’ordre : confort digestif et hydratation !

Et après tout ça, dans quel état je finis ?

Vous finirez heureux et fier ! Mais pas seulement ! Sur des efforts aussi longs, les muscles et les articulations sont forcément douloureux et la fatigue peut durer plusieurs jours ! C’est le temps de la récupération, qui ne doit pas être négligé.

Ce que je garde à l’esprit :

  • la nécessité de s’écouter et d’écouter son corps, en acceptant d’abandonner si besoin : c’est aussi une force, une réussite et une preuve de responsabilité !
  • (essayer) de profiter et se faire plaisir avant tout !

Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.