
À La Réunion, près de 15 femmes enceintes sur 100 sont concernées par le diabète gestationnel. C’est deux fois plus qu’en Métropole. Quelles sont ses causes et les symptômes de ce diabète, et quelles sont ses conséquences pour la grossesse ?
Deux minutes pour comprendre : le diabète gestationnel
Le diabète gestationnel ou diabète de grossesse est un trouble de la régulation de la glycémie, découvert pendant la grossesse. Il se traduit, comme pour tout diabète, par une augmentation permanente du taux de sucre dans le sang chez des femmes qui n'avaient pas de diabète avant leur grossesse.
Il peut s’agir :
Il faut savoir que la grossesse est une période à risque de diabète car elle induit des perturbations de l'équilibre glycémique. C'est-à-dire que durant cette période, le corps ne va pas toujours réguler la quantité de sucre en circulation dans le sang de la même manière. La plupart du temps, l’organisme s’adapte, parvient à réguler son taux de sucre, et il n’y a pas de diabète. Cependant, chez certaines femmes, l’organisme ne parvient pas à s'adapter et un diabète gestationnel apparaît.
Différents facteurs et antécédents sont susceptibles d'accroitre le risque pour une femme enceinte de développer un diabète durant sa grossesse. Les principaux éléments à considérer sont :
Un surpoids chez la maman avant la grossesse. Si votre Indice de Masse Corporelle est supérieur à 25, alors vous aurez plus de risque d'être sujette au diabète gestationnel.
Le facteur génétique
On sait aujourd'hui que le diabète peut aussi être favorisé par certains gènes. Selon ses origines, une femme ne court donc pas le même risque. Une femme caucasienne aura moins de risque de développer un diabète qu'une femme originaire du Maghreb ou d'Afrique. À La Réunion, devant l'importance de l'épidémie de diabète, des études sont en cours pour déterminer l'existence d'un gène spécifique dans la population créole susceptible de favoriser la maladie.
Pour autant, la génétique ne doit pas occulter l'incidence du mode de vie sur le risque diabète. Quelle que soit la population observée, on constate une nette augmentation des cas de diabète à mesure que l'obésite et l'absence d'activité physique gagnent du terrain. Une alimentation équilibrée et une bonne hygiène de vie restent la clé pour se protéger du diabète !
S’il n’est pas dépisté et correctement pris en charge, le diabète gestationnel peut être source de complications tant pour la mère que pour l’enfant.
Chez l’enfant, la complication la plus fréquente est la macrosomie, c’est-à-dire un poids trop important à la naissance – supérieur à 4kg – qui peut compliquer l’accouchement : passage difficile des épaules, trop larges par rapport à la taille du bassin de la mère, pouvant entraîner des lésions traumatiques du nouveau-né (dystocie des épaules).
D’autres complications sont également possibles chez l’enfant, comme :
Le diabète gestationnel expose aussi la maman à différents problèmes :
Un risque de pré-eclampsie, qui est une urgence vitale
DÉFINITION :
La glycémie est le taux de glucose dans le sang. En d'autres termes, c'est une mesure qui permet de connaître la quantité de sucre dans notre sang.
La glycémie peut être normale, trop élevée, ou trop basse.
Quand elle est trop basse, on parle d’hypoglycémie : le corps n’a plus assez de sucre pour fonctionner correctement, et on peut faire des malaises. C’est un peu comme une voiture qui tomberait en panne sèche. Lorsqu’elle est trop élevée, on parle d’hyperglycémie : le mot hyper indique qu’elle dépasse la normale.
Comme pour les autres types de diabète, le diabète gestationnel peut passer totalement inaperçu. Lorsqu'ils sont manifestes, les symptômes du diabète gestationnel sont les mêmes que ceux du diabète en général :
Il est possible d’avoir un diabète gestationnel sans que ces symptômes apparaissent. Il est aussi possible de présenter ces symptômes sans être diabétique : ils sont assez fréquents chez la femme enceinte. Il est donc essentiel de réaliser des tests de dépistage sans attendre l’arrivée d’éventuels symptômes.
La détection se fait très facilement, en mesurant la glycémie par une simple prise de sang :
En mesurant la glycémie à jeun, pour détecter un diabète antérieur à la grossesse et passé inaperçu jusqu’ici.
Grâce à un examen appelé HGPO, pour Hyperglycémie provoquée par voie orale. L’examen consiste à mesurer votre glycémie à jeun par prise de sang. Puis 75g de glucose doivent être ingérés avant de mesurer à nouveau votre glycémie une heure et deux heures après l’absorption.
Une seule valeur de glycémie au-delà des seuils définis (0,92g/L à jeun; ou 1,80g/L 1h après la charge orale en glucose ; ou 1,53g/L 2h après) suffit à diagnostiquer un diabète gestationnel.
En général, ce dépistage ne s’adresse pas à toutes les femmes ; seulement aux femmes concernées par l'un des facteurs de risque listés plus haut. Mais à La Réunion, compte tenu de la prévalence du diabète de type 2 et des facteurs de risque sus-cités, le dépistage est recommandé chez toutes les femmes enceintes.
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Sources :
Ma grossesse avec un diabète gestationnel | Fédération Française des Diabétiques
Le diabète gestationnel : définition, facteurs de risque et conséquences | AMELI
Article réalisé avec des professionnels de santé de La Réunion
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