Cannabis et sommeil, cannabis et concentration, cannabis et bad trip : quels sont les effets du cannabis sur la santé des consommateurs occasionnels et réguliers ?

Le cannabis, appelé aussi marijuana ou zamal, est la substance illicite la plus consommée en France selon le baromètre santé 2017 (1). Pour informer les usagers sur les conséquences d’une consommation de cannabis, Santé publique France a interrogé Laurent Karila, psychiatre et addictologue et Jean-Michel Delile Psychiatre.

Effets du cannabis sur les poumons

Fumer un joint est plus dangereux que fumer une cigarette ! En effet, la fumée de cannabis comporte plus de substances toxiques que la fumée de cigarette elle-même : 6 fois plus de goudron, 6 fois plus de monoxyde de carbone, 2 fois plus de substances cancérigènes. Du coup, la consommation de cannabis entraine plus de lésions respiratoires avec des symptômes comme la toux, des irritations de la gorge, une voix enrouée ou des bronchites. Enfin la manière de fumer (aspirer plus ou moins fort sur un joint et garder plus ou moins longtemps l’air dans ses poumons) va décupler les effets nocifs.

Cannabis et sommeil

Réveil difficile et fatigue plus grande au levé : le cannabis perturbe les cycles du sommeil, en particulier le sommeil paradoxal et altère sa qualité. Résultat : le sommeil n’est plus réparateur. Des effets négatifs qui vont perdurer un temps après l’arrêt de la consommation avec des insomnies et parfois des cauchemars. Pour régler le problème, certains fumeurs vont être amenées à recommencer à consommer. Le soutien d’un professionnel de santé peut alors s’avérer d’une grande aide dans le sevrage.

Cannabis et santé mentale

Le cannabis peut-il rendre schizophrène ? Chez des personnes qui présentent une vulnérabilité génétique ou lié a des événements de vie, la rencontre avec le cannabis va accroitre le risque de développer des troubles mentaux comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Ces malades ont le sentiment que le cannabis les aide à aller moins mal, à mieux dormir, à calmer leurs angoisses. Pourtant le cannabis va aggraver le pronostic, va aggraver l’intensité des productions délirantes, va multiplier le nombre d’hospitalisation et accroitre le risque de décès par suicide.

Cannabis et concentration

Le cannabis impact la mémoire à court terme, les capacité d’attention et de concentration. Il allonge le temps de réaction et diminue les capacités à prendre des décisions. Des troubles qui existent que l’on soit usager occasionnel ou quotidien et augmentent avec la consommation. Bonne nouvelle : ces troubles ne sont pas permanents ! Ils diminuent à mesure que le cannabis est éliminé de l’organisme. Attention chez les adolescents et les plus jeunes, ces symptômes peuvent avoir des répercussions à long terme. Le cannabis perturbe le développement du cerveau qui ne s’achève pas avant l’âge de 20-25 ans. Ainsi, la gravité des atteintes dépend de la fréquence, de la durée, de la quantité consommée et de l’âge de la première consommation.

Bad trip au cannabis : Danger !

Le “bad trip” commence souvent par une “crise blanche” c’est-à-dire une sensation de malaise, de vertige, de nausées et parfois des vomissements. Une crise qui peut ensuite se compliquer avec la survenue d’une importante crise d’angoisse, le sentiment que l’on va mourir, le cœur qui s’accélère, des sueurs froides et des tremblements. Des effets liés au cannabis, mais aussi à un contexte : la foule, un moment où l’on se sent déjà pas bien etc. Enfin, le “bad trip” est imprévisible : il peut survenir dès la première consommation mais également atteindre des consommateurs plus avertis.

Sources

Baromètre santé 2017 – Santé Publique France

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Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.