La maladie rénale peut impliquer des changements dans l’assiette. Protéines, sel, phosphore, potassium : ce qu’il faut surveiller, et pourquoi ?

Quel que soit le stade de votre maladie ou le degré d’atteinte de vos fonctions rénales, votre choix d’alimentation fait partie intégrante de votre prise en charge. Votre régime peut en effet vous permettre d’alléger le travail de vos reins, et surtout éviter de les endommager davantage en évitant des substances ou des doses potentiellement néfastes.

Voici les restrictions et conseils les plus communs en cas de maladie rénale chronique. Notez bien qu’il n’existe pas de « régime spécial insuffisance rénale » valable pour tous et sans exceptions. Chaque cas est particulier et dépend du stade d’avancement de l’insuffisance. Il est donc important de suivre les recommandations de votre médecin.

Les protéines

Les protéines sont des briques essentielles de notre corps. Elles sont le principal constituant des muscles, elles participent à la solidité du squelette, aident à lutter contre les infections et sont indispensables à la réparation des tissus. Le problème, c’est qu’en assimilant les protéines contenues dans notre alimentation, notre corps produit un déchet appelé urée.

Comme beaucoup de déchets présents dans notre sang, l’urée est filtrée par les reins et éliminée dans les urines. Mais lorsque les reins ne sont plus capables d’éliminer l’urée, elle s’accumule dans le sang et peut provoquer nausées, fatigue, maux de tête et mauvais goût dans la bouche.

Les aliments riches en protéines les plus connus sont la viande, le poisson ou les œufs. Nous avons besoin de ces aliments ou d’autres apports en protéines pour ne pas perdre de masse musculaire, rester en forme et éviter les infections. Mais selon l’état de vois reins, il est possible qu’on vous demande de contrôler vos apports en protéine pour éviter l’excès d’urée, et épargner un surtravail à vos reins.

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Le Sel

Lorsque vous souffrez d’insuffisance rénale, il peut vous être demandé de manger moins salé, surtout en cas d’hypertension artérielle sévère ou d’insuffisance cardiaque associée. La raison est simple : le sel favorise la rétention d’eau à l’intérieur du corps.

Si celui-ci en contient trop, c’est aux reins que revient la tâche d’éliminer l’excès via les urines. Deux problèmes :

  • le travail supplémentaire demandé aux reins contribue à les affaiblir davantage
  • les reins insuffisants sont susceptibles de ne pas éliminer l’eau efficacement, ce qui peut notamment conduire à l’apparition d’œdèmes.

Attention

Il est important de ne pas remplacer le sel de table classique par du sel de régime, qui peut être dangereux en cas d’insuffisance rénale. En effet, celui-ci contient du potassium, minéral potentiellement dangereux pour les insuffisants rénaux

Les Boissons

À un stade évolué de l’insuffisance rénale, les reins ne sont plus capables d’éliminer trop de liquide dans l’organisme. Cet excès risque de stagner dans votre corps et peut entraîner des complications. C’est pourquoi on peut vous demander de limiter votre quantité de boisson quotidienne.

Potassium & Phosphore

Ces deux minéraux sont présents dans les produits que nous mangeons, et tous deux sont nécessaires à notre corps : le potassium aide au bon fonctionnement des nerfs et des muscles ; le phosphore est utile pour garder des os solides et en bonne santé.

Mais lorsqu’ils sont présents en trop grande quantité, ils posent chacun des problèmes qui peuvent être graves. L’excès de potassium affecte les battements du cœur et peut aller jusqu’à provoquer un arrêt cardiaque. L’excès de phosphore cause quant à lui des douleurs articulaires et une décalcification des os.

Selon l’état de vos reins et leur capacité à bien éliminer ces éléments lorsqu’ils sont en excès, il peut donc vous être demandé de contrôler votre consommation d’aliments riches en ces minéraux afin de protéger votre santé.

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Pour aller plus loin

Quel que soit le régime élaboré avec votre équipe soignante, il est probable que vous deviez un jour faire attention aux quantités de l’une ou plusieurs de ces substances. Il va donc falloir apprendre à vous repérer dans la jungle des étiquettes alimentaires, et à mesurer vos apports.

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Pour vous aider, vous pouvez consulter la table Ciqual. Il s’agit d’une grande base de données qui classe les aliments les plus communs en fonction des quantités de leurs différents constituants : calories, protéines, sel (sodium), mais aussi potassium et phosphore. Elle a été mise au point par l’Agence Nationale de Sécurité Environnementale et Sociale (ANSES).

Cette table peut être consultée à tout moment pour vérifier la teneur d’un aliment que vous vous apprêtez à consommer. Elle peut aussi être parcourue régulièrement pour vous familiariser avec les produits contenant le plus de telle ou telle substance, et qu’il faut donc éviter de manger.

Consulter la Table Ciqual :

Sources

Maladie rénale chronique de l’adulte — Haute Autorité de Santé

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Tous nos articles sont rédigés avec l’aide de professionnels de santé de La Réunion.